Souder au lieu de dessiner

La guerre en Ukraine a un impact sur l’économie et les perspectives d’emploi des générations futures. Yevhenia Skrebets, 22 ans, a étudié l’architecture. Puis elle s’est formée au métier de soudeuse. Ici, elle nous raconte son histoire.
PAR: Maryna Naumenko - 14 février 2025

«Le cours de soudure d’Helvetas a été une opportunité incroyable pour moi. Il me permet de contribuer à la reconstruction en Ukraine – à long terme.

Mon aventure dans le monde de la soudure a commencé lorsque mon ami m’a parlé des expériences positives qu’il avait faites lors de ce cours et m’a encouragée à essayer à mon tour. J’ai immédiatement vu que le travail du métal pouvait m’ouvrir de nouvelles possibilités, voire me permettre de devenir indépendante.

Au début, j’avais peur qu’on ne m’accepte pas dans le cours, puisque mes compétences étaient ailleurs. Je craignais aussi de ne pas être prise au sérieux par les formateurs du fait que je suis une femme. Mais mes inquiétudes se sont avérées infondées. Le responsable du cours m’a chaleureusement accueillie et m’a expliqué que, durant les dix jours à venir, nous allions acquérir des compétences de base: utiliser un appareil de soudage, souder des jointures principales et comprendre les particularités que présente le travail de différents métaux. Je savais que je ne deviendrais pas une spécialiste en si peu de temps, mais j’étais confiante: cela suffirait pour commencer. Les progrès ultérieurs dépendraient de ma pratique.

C’est en soudant qu’on devient soudeuse: Yevhenia Skrebets effectue une formation qui lui permet de faire des plans d’avenir.


L’Ukraine en 2e place de la serviabilité

Le «World Giving Index» mesure le niveau d’engagement d’une société civile. L’indice demande chaque année à des personnes si elles ont fait du bénévolat, fait un don d’argent ou aidé quelqu’un qu’elles ne connaissaient pas. À l’international, l’Ukraine occupe le deuxième rang du classement.
 

Mes attentes ont été satisfaites. J’ai appris à préparer le poste de travail, à porter des vêtements appropriés ainsi qu’à ajuster le masque de soudure et le poste à souder. J’ai aussi appris à amorcer un arc électrique, à couper le métal, à guider l’électrode selon le bon angle et à m’entraîner à différents types de soudure avec des électrodes de diamètres différents. À la fin du cours, j’ai soudé une sculpture représentant une jeune fille à l’aide de vis, d’écrous, de raccords et de tubes coupés.

Après le cours, j’ai acheté un poste à souder, un masque et des gants en cuir et j’ai commencé à m’entraîner dans mon garage. J’ai d’abord soudé une solide étagère pour y ranger de lourdes pièces de voiture, puis des sculptures en métal. En ce moment, je travaille sur un escalier.

J’ai récemment reçu ma première commande: j’ai soudé un cadre pour encastrer un lavabo. Mais ce que je souhaiterais faire le plus, c’est réparer des voitures. Depuis le cours, j’ai le sentiment que rien n’est impossible. J’ai bénéficié d’une chance inestimable. Helvetas permet à des personnes d’acquérir de nouvelles compétences et de participer ainsi à la reconstruction de leur pays.»

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