« Je ne vais plus aller dans les sites d’or, je vais me concentrer sur le maraîchage et m’occuper de ma famille » affirme Sibiri NADIEBA, 35 ans et maraîcher à Barhiaga. Il cultive un jardin de 350 m2 . Il y a de cela 5 mois, Sibiri ne faisait pas le jardinage. Il cultivait de l’arachide pendant l’hivernage et allait sur les sites d’or durant la saison sèche : « Je passais toutes mes journées au fond des trous, j’y suis resté 5 ans loin de ma famille et je n’ai rien réalisé » raconte le jeune homme. « Maintenant, je cultive des courgettes dans mon jardin, je travaille une partie de la journée et après, je suis libre pour vaquer à d’autres occupations, mais surtout, je suis aux côtés de ma femme et de mes enfants ». Le projet Yumaani a formé Sibiri et 1609 autres jeunes et femmes sur les techniques de production et de commercialisation des produits maraîchers, et en entrepreneuriat.
Sibiri a saisi cette opportunité pour gagner sa vie en apprenant un nouveau métier. « J’avais envie d’acquérir des nouvelles compétences afin d’offrir à ma famille une stabilité financière » explique-t-il « J’ai appris à mettre en place une pépinière, à fabriquer le compost et à entretenir les plants du jardin ». Après avoir terminé la formation, il a pu aussi compter sur le Prestataire de Service Local (PSL) qui est un expert issu de la communauté, disponible à tout moment pour accompagner les participants au projet Yumaani. Il apporte des réponses aux inquiétudes de Sibiri et lui propose des solutions à ses problèmes « J’avais déjà reçu une formation de la part des agents d’agriculture, mais je n’avais pas pu mettre en place une culture. Cette fois-ci avec les conseils de notre PSL, j’ai réussi à le faire et je sais comment préparer des pesticides à base des feuilles de néem, oignon, piment pour entretenir mes plants » affirme-t-il.
La première saison du jeune maraîcher a été satisfaisante. « Avec mes courgettes, j’ai pu bien gagner environ 75 000 FCFA (114 €, NDR). J’ai utilisé une partie de cet argent pour acheter une brebis afin de débuter l’élevage et elle vient de mettre bas. J’ai aussi épargné un peu d’argent, pour les fêtes de fin d’année, j’ai pu offrir des pagnes à ma femme et de nouveaux habits à mes enfants » se réjouit-il. Sibiri rêve grand et n’entend pas s’arrêter de si bon chemin, il a déjà semé de la courgette et aussi des aubergines pour la saison sèche ; « Mon rêve est de devenir un grand maraîcher dans mon village dans les années à venir.