Un groupe d’hommes et de femmes, se lavent les mains avant de rentrer dans l’école de Senguènèga. Assis suivant les normes de distanciation sociale imposées par la covid-19, ils apprennent à gérer la caisse, à faire un bilan financier et à élaborer un plan d’action. ils sont entrain de participer à la formation des Associations des Usagers de l’Eau (AUE). Cette structure est mise en place dans tous les villages pour veiller à ce que les populations disposent régulièrement et équitablement de l’eau potable. « L’AUE n’a pas le but de gagner de l’argent à travers l’eau » explique Safiétou Zampaligré, formatrice, « mais pour aider les populations à disposer de façon permanente de l’eau pour leurs besoins ».
Helvetas intervient à Senguènèga, Kossouka et Rambo (région du Nord) à travers le projet WASHPRO, financé par la Chaîne du Bonheur et Medicor Foundation, pour assister les personnes qui quittent leurs villages à cause de la violence des groupes armés et les familles qui les accueillent. Le projet opère dans l’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement avec des activités qui visent à apporter une aide immédiate aux populations affectées par la crise humanitaire, mais aussi à créer des perspectives à plus long termes. Pour cela, les structures locales sont impliquées dans la mise en œuvre des activités.
« La formation des structures spécialisées dans les villages est le seul moyen pour assurer l’accès à l’eau potable à toute la communauté y compris les plus vulnérables » affirme Ibrahim M’Bara, chargé de projet WASHPRO, « Pendant cette formation, les participants comprennent l'importance de s'engager dans la gestion transparente et équitable des ressources communautaires ».
Malgré les difficultés liées à la COVID-19, le projet a organisé de nombreuses formations pour sensibiliser les populations sur les bonnes pratiques d'hygiène et d'assainissement.
Tous assis autour d’un cercle, les membres des comités villageoises d’assainissement (CVA) de Senguènèga , se forment sur les bonnes pratiques afin d’aider leurs communauté. « Déféquer en plein air est mauvais pour notre santé car les mouches s’accaparent des excréments et nous les ramène dans nos repas» déclare Félix Ouedraogo en sortant de la formation et « cette pratique provoque de nombreuses maladies notamment la diarrhée et les vers intestinaux, mais aussi la fièvre thyphoide, le choléra, l'hépatite, la poliomyélite» ajoute Louise Barry, animatrice. Pendant la formation, les participants affirment leur détermination à partager les connaissances acquises avec les autres habitants afin d’aboutir à un changement de comportement collectif.
Helvetas travaille avec ces structures locales pour favoriser la cohésion sociale et mettre les communautés en condition de s'engager pour leur propre bien-être.