« Je devais envoyer de l’aliment volaille à Ziniaré pour des aviculteurs, à cause de la quarantaine, conjuguée au confinement des populations de la ville de Ouagadougou, je n’ai pas pu le faire dans les délais. Cette situation a considérablement impacté mon activité et aussi celle de mes clients » affirme Monique M’Baye, responsable de l’entreprise Dash in Glory qui produit d’aliment volaille à Ouagadougou.
« Mes produits sont restés stockés pendant des jours et ont perdu de leurs qualités. Cela a occasionné une grande perte pour mon entreprise » ajoute Monique. Elle emploie huit personnes dont trois femmes et cinq jeunes qui ont vu leur emploi menacé par la propagation rapide de la pandémie Covid-19 et les mesures de riposte. Ces mesures ont contribué à réduire l’accès des acteurs aux intrants, en matière premières et par conséquent la baisse de leur chiffre d’affaire. « Je m’approvisionne avec des fournisseurs de la France, j’avais commandé deux containers (cinquante tonnes) mais je n’ai pas reçu mes marchandises à temps, se faisant, je n’ai pas pu livrer mes clients » nous a confié Monique M’Baye.
Dans la ville de Ouagadougou et sa zone péri-urbaine, la Covid-19 a fortement joué négativement sur les débouchés des producteurs, transformateurs, exportateurs et accentue les difficultés déjà existantes comme l’insuffisance des lieux de vente d’aliment volaille, l’absence de financement, le manque de matériel adéquat de production. La mise en quarantaine de la ville ainsi que la fermeture des frontières terrestres ont considérablement limité la mobilité des clients, de la matière premières, et des difficultés de conservation pour les acteurs.
Avant la pandémie, les membres du cluster de la filière ont recensés leurs difficultés et des opportunités lors des dialogues d’affaires organisés par le Programme d’Appui à la Promotion de l’Entrepreneuriat Agricole (PAPEA) à Koubri. Ils ont soulignés les problèmes liés à l’inaccessibilité aux aliments de qualité et aux difficultés d’accès à des crédits adaptés auprès des institutions de micro-finance pour renforcer leur fonds de roulement et acquérir de nouveaux équipements de production et de transformation.
Monique M’Baye, responsable de l’entreprise Dash in Glory
Avec l’avènement de la Covid- 19, qui a dégradé la situation, il fallait réagir vite. Les acteurs se sont alors engagés, en mobilisant leurs fonds propres, à investir pour maintenir la dynamique du système de marché et sauver leurs activités pour le bien de tous.
Dash in Glory a été identifiée par les aviculteurs comme un fournisseur d’aliment de qualité et répondant à leurs besoins, mais le site de production de l’entreprise est restreint. « J’ai des difficultés pour stockés les matières premières et les aliments volaille car je n’ai pas assez d’espace, je souhaite mettre en place un entrepôt de stockage» déclare Monique M’Baye, « La capacité de mon équipement de production est faible, j’aimerai produire davantage avec une machine de grande capacité pour satisfaire mes clients et élargir le réseau de distribution par des dépôts de vente dans les périphéries de Ouagadougou» ajoute-t-elle.
Monique M’Baye
Le PAPEA, projet financé par la Cooperation Suisse et mis en œuvre par Helvetas et SNV, a décidé d’accompagner le cluster volaille en apportant un co-investissement afin de permettre la réalisation rapide de ces priorités, maintenir et créer des emplois. C’est ainsi que l’entreprise Dash in glory a été sélectionnée pour bénéficier d’un accompagnement en Co-investissement systémique pour l’acquisition d’une ligne complète de production aliment et équipements roulant. Le coût total de cette acquisition est estimé à hauteur de 47 775 000 FCFA dont 3 275 000 FCFA en apport personnel, 30 millions en crédit de micro finance, et 14,5 millions de FCFA en subvention du PAPEA.
«Avec cet accompagnement du programme, je pourrai augmenter la capacité de production de mon entreprise de 8 tonnes par jour à 24 tonnes par jour » déclare Monique M’Baye, « cet équipement permettra de produire des aliments de qualité » ajoute-t-elle. Avec l’appui d’un partenaire dénommé Groupe SIAM, un réseau de distribution sera mis place pour satisfaire tous les acteurs du cluster. Dash in glory compte créer de nouveaux emplois permanents en passant de huit à une vingtaine d’employés au profit des femmes et des jeunes.