Vendredi 22 avril, à New York, la conseillère fédérale Doris Leuthard a signé l’accord sur le climat. L’entente historique trouvée à Paris va, à juste titre, de pair avec des attentes élevées. Les plus de 60 organisations suisses regroupées au sein de l’Alliance climatique sont d’autant plus déçues que la conseillère fédérale soit partie pour signer l’accord sans aucun plan climat. L’Alliance climatique énumère les points les plus importants où la politique climatique suisse a un urgent besoin d’action.
Un communiqué de l'Alliance climatique suisse, dont Helvetas est membre.
Vendredi 22 avril, à New York, l’accord climat de Paris a été signé à l’occasion d’une cérémonie suivie dans le monde entier. En décembre passé, à Paris, 195 États se sont entendus sur un accord pour limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C, et si possible même à 1.5°C maximum. À Paris, la Suisse s’est présentée comme pionnière en matière de protection du climat et elle s’est fortement engagée en faveur de l’objectif du 1.5°. «Avec l’intention évidente de n’adapter que de façon minimale la politique climatique après Paris, la Suisse continue à aller vers un réchauffement catastrophique pour nous tous de 3-4°», affirme Georg Klingler de Greenpeace Suisse.
Après Paris, il est clair que la Suisse doit aussi faire sa part équitable pour atteindre l’objectif. Pour que notre pays puisse aussi utiliser les chances qui en résultent, les points suivants doivent faire partie de la politique climatique suisse:
- La Suisse doit doubler d’ambition pour protéger le climat. Le plan du Conseil fédéral présenté avant Paris ne vise que la moitié des réductions nécessaires pour limiter le réchauffement. La mise en œuvre ambitieuse promise à Paris signifie que tous les secteurs, même ceux des énergies fossiles, doivent être impliqués.
- La Suisse doit se fixer l’objectif de réduire son bilan de gaz climat à zéro jusqu’à 2050 au plus tard.
- La Suisse doit assumer la responsabilité des conséquences du changement climatique dans les pays en développement. En tant que co-responsable du réchauffement qui a eu lieu jusqu’à présent, la Suisse a le devoir d’allouer chaque année au moins 1 milliard USD pour soutenir la mise en place d’un approvisionnement énergétique renouvelable et pour la réduction des dégâts climatiques.
- La Suisse doit réduire les émissions directes et indirectes qu’elle a causées à l’étranger car elle est actuellement co-responsable d’une bonne partie des émissions internes d’autres pays. Par notre consommation de produits avec un mauvais impact sur le climat, nous contribuons de façon disproportionnée au changement climatique.
- La place financière suisse et les caisses de pension suisses doivent s’orienter de façon cohérente vers un avenir sans énergies fossiles. Les investisseurs et les assurés courent vers de grosses pertes si les banques, les assurances et les caisses de pension ne reconnaissent pas assez tôt les signes des temps.
«Après Paris et maintenant New York, les objectifs et les signaux sont posés. Il faut maintenant mettre en œuvre l’accord avec élan, déclare Patrick Hofstetter, coordinateur de l’Alliance climatique, car le réchauffement climatique cause de plus en plus de dégâts irréversibles.»
L’Alliance climatique Suisse est un regroupement de 67 organisations issues de l’environnement, du développement et du social, de même que de la politique et des églises. Elle travaille à un plan climat détaillé pour mettre en œuvre l’accord de Paris par une politique climatique suisse équitable. Ce plan va être présenté aux médias jeudi 2 juin à Berne. Une invitation détaillée va suivre.
Contacts et informations:
Patrick Hofstetter, WWF, coordinateur d'Alliance climatique, patrick.hofstetter@wwf.ch, 076 305 67 37
Georg Klingler, Greenpeace Suisse, georg.klingler@greenpeace.org, 079 785 07 38