Selon une étude internationale réalisée par des ONG européennes - dont Helvetas -, une grande partie des familles défavorisées dans les pays en développement ne réussissent pas à rétablir leur situation économique. Elles souffrent durablement d'une baisse de revenus, d'une mauvaise alimentation et d'un déficit de formation. Il est urgent d'agir.
Une étude menée dans dix-huit pays montre à quel point les personnes défavorisées en Afrique, en Asie et en Amérique latine ont été durement touchées par les effets de la pandémie de Covid-19. L'enquête a été menée auprès de plus de 8’000 personnes par le réseau d'ONG "Alliance2015", auquel sont affiliées sept organisations européennes, dont Helvetas. Il y a un an et demi, le réseau avait publié une première étude sur les conséquences immédiates de la pandémie.
L'enquête de suivi qui vient d’être publiée établit que dans les pays en développement, contrairement aux autres pays plus favorisés, les gens n’ont pas pu se rétablir de cette crise. Les conséquences à long terme du Coronavirus ont creusé les inégalités préexistantes et miné la capacité de résistance de ceux qui vivaient déjà dans la pauvreté. Du coup, ils n’ont pas les ressources pour réagir à la hausse des prix des denrées alimentaires et de l'énergie déclenchée par la guerre contre l'Ukraine, ou aux sécheresses et aux inondations résultant du changement climatique.
Moins de revenus - nouvelles stratégies d'adaptation
Selon cette enquête, 53% des personnes interrogées ont vu leurs revenus baisser suite à la pandémie de COVID-19, et 57% des ménages indiquent qu’ils n’ont pas assez d'argent pour se nourrir. Les réseaux d'entre-aide informels ont donc gagné en importance et les personnes touchées ont dû développer de nouvelles stratégies pour s'en sortir. 56% des femmes et des hommes interrogés ont déclaré avoir dû couper dans leurs dépenses (essentiellement sur la nourriture), emprunter de l'argent à des connaissances (43%) ou accepter l'aide de l'État ou d'ONG (34%). Parmi ceux qui ont contracté des dettes, seul un quart a pu rembourser la totalité de la somme.
Un mauvais accès à l'éducation et aux soins de santé
La pandémie a particulièrement touché les enfants en âge scolaire. En de nombreux endroits, les écoles ont été fermées, parfois jusqu'à six mois. Moins de la moitié des enfants des familles interrogées ont été scolarisés pendant la pandémie. La plupart d'entre eux ont été scolarisés à domicile par leurs parents ou leurs frères et sœurs. De plus, de nombreuses familles n'ont désormais plus les moyens d'envoyer leurs enfants à l'école.
L'éducation des enfants n'est pas la seule à avoir fortement souffert. Alors que de nombreux établissements scolaires disposent d'installations sanitaires et distribuent des repas, les fermetures ont également eu des répercussions négatives sur l'alimentation et la santé des enfants.
Une situation tout aussi problématique peut être observée dans le secteur de la santé. Bien que près de la moitié des personnes interrogées estiment que les soins de santé se sont améliorés depuis le début de la pandémie, ils n’y ont pas davantage accès. Pour des raisons financières, beaucoup ne peuvent guère ou plus du tout recourir à des examens médicaux. En cause : les longs délais d'attente, la peur d'une contamination par le Covid-19 ou encore les longues distances à parcourir pour se rendre dans les établissements de santé.
La communauté internationale sollicitée
Alliance2015 appelle les gouvernements à renforcer leur soutien en faveur des pays pauvres. En Suisse, Helvetas a lancé un appel pour une justice globale et propose, face aux crises multiples, un ensemble de mesures pour lutter contre la pauvreté. Les besoins les plus urgents concernent l'aide alimentaire, qui doit être étendue de toute urgence.
Étude actuelle sur l'impact de la pandémie de Corona dans les pays en développement
Étude actuelle sur l'impact de la pandémie de Corona dans les pays en développement (version courte)