La Suisse reste très éloignée de l'objectif international d'allouer 0,7% de sa performance économique aux dépenses publiques de développement : en 2021, sa contribution est passée de 0,48% à 0,51% du revenu national brut (RNB).
Communiqué de presse d'Alliance Sud, l'organisation faîtière de politique de développement dont Helvetas et d'autres grandes ONG suisses sont membres.
Le monde est en mode crise – crise climatique, crise du coronavirus, crise de la dette et maintenant même la guerre en Ukraine, qui fait grimper drastiquement les prix des denrées alimentaires et de l'énergie à de nombreux endroits. Toutes ces crises ont des répercussions négatives massives sur les pays les plus pauvres du monde : elles entraînent une augmentation de la pauvreté, des famines et, en fin de compte, des troubles politiques, de la fragilité et de la violence.
Au lieu d'assumer enfin leur responsabilité globale, les États riches continuent de se focaliser avant tout sur leurs propres intérêts nationaux à court terme, qu'ils tentent désormais habilement de déguiser en altruisme. Ainsi, le Comité d'aide au développement de l'Organisation de coopération et de développement économiques (CAD de l'OCDE) a décidé que les doses de vaccin cédées à des pays pauvres pouvaient être imputées aux dépenses de développement au prix de référence de 6,72 USD par dose de vaccin. Andreas Missbach, directeur d'Alliance Sud, déclare à ce sujet : « C'est aussi absurde que peu scrupuleux. Ces doses de vaccin n'ont jamais été achetées dans l'intérêt des pays pauvres – au contraire, les achats excessifs de doses de vaccin en Suisse et dans d'autres pays riches ont conduit à des pénuries dans les pays en développement les plus touchés. »
Objectif international toujours pas atteint
La Suisse, elle aussi, pimente sur le papier ses dépenses de développement (Aide publique au développement, APD, dans l'argot de l'OCDE), mais ne communique pas de manière transparente la part des doses de vaccin excédentaires. Les dépenses pour les demandeurs d'asile durant leur première année de séjour, qui sont également imputées de manière absurde à l'APD, représentent encore 9,4% des dépenses de développement de la Suisse. Ainsi, la Suisse parvient certes à redresser quelque peu son pourcentage par rapport à l'année dernière, mais celui-ci reste bien en deçà de la valeur cible de 0,7% convenue au niveau international. La Suisse occupe la 8ème place du classement de l'OCDE, derrière la Norvège, la Suède, l’Allemagne, le Danemark, les Pays-Bas et la France.
« La Suisse doit enfin apporter une contribution adéquate à la lutte contre la pauvreté et au développement durable. Et ce non seulement par solidarité avec les habitants des pays pauvres, mais aussi dans notre intérêt à tous, car sans réduction des inégalités mondiales et sans protection du climat, la situation sur cette petite planète deviendra encore plus inconfortable », déclare Andreas Missbach d'Alliance Sud.
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Andreas Missbach, directeur d‘Alliance Sud, tél. +41 31 390 93 30, e-mail : andreas.missbach@alliancesud.ch
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