Le Conseil fédéral a adopté aujourd’hui son plan d’action 2024-2027 dans le cadre de la Stratégie de développement durable 2030. Il constate d’emblée que l’application de cette stratégie est trop lente. Mais au lieu de mesures concrètes pour accélérer les réalisations nécessaires, le plan d’action se perd dans de nouveaux travaux de fond. Pour la Plateforme de la société civile Agenda 2030, c’est évident : nous en savons assez pour agir!
Communiqué de presse de la plateforme Agenda 2030, soutenue par Helvetas et une quarantaine d'autres acteurs de la société civile.
Les rapports du Conseil fédéral se répètent ces dernières années: la biodiversité se dégrade en Suisse, la pauvreté augmente à nouveau, notre consommation des ressources dépasse les limites planétaires.
Publié ce jour, le rapport intermédiaire sur la mise en œuvre de la Stratégie pour le développement durable 2030 confirme ces constats encore une fois. Son contenu est clair : beaucoup d’objectifs établis ne seront pas atteints dans les six ans prévus. Le rapport souligne le besoin d’agir pour réduire la pauvreté et les inégalités, encourager l’économie circulaire, renforcer la politique climatique et restaurer la biodiversité en particulier. Il relève des mesures qui ne sont toujours pas prises. Ainsi, il serait possible de prolonger la durée d’usage des produits grâce à l’écoconception et à la réparabilité. Le rapport mentionne les effets négatifs des subventions qui nuisent à la biodiversité et confirme le besoin de réduire l’énergie consommée dans les secteurs de la construction et de la mobilité.
La déception guette pourtant celles et ceux qui s’attendent à voir ces options figurer au plan d’action 2024-2027, aussi adopté ce jour et qui doit accélérer dans les quatre ans l’application de la Stratégie de développement durable 2030. « L’administration sait exactement où il faut agir. Mais il manque au Conseil fédéral la volonté politique de prendre des mesures efficaces dans ces domaines », précise Pierre Zwahlen, président de la Plateforme Agenda 2030.
En revanche, le plan d’action aborde un point faible du rapport intermédiaire, qui concerne nos biens importés. « Le rapport du Conseil fédéral se focalise trop sur notre empreinte écologique en Suisse. Or, notre empreinte à l’étranger est déjà plus importante que celle en Suisse », explique Eva Schmassmann, directrice de la Plateforme. Une mesure judicieuse du plan d’action entend étudier les effets de notre consommation ou de notre alimentation à l’étranger – et faire des propositions pour diminuer les retombées négatives là où celle-ci est produite. Par ailleurs, la Plateforme soutient la création d’un réseau pour la participation sociale, culturelle et politique, qui favorise la cohésion sociale et des processus participatifs.
La Plateforme Agenda 2030, qui regroupe plus de 50 organisations de la société civile, est satisfaite que le rapport intermédiaire intègre des publications externes à la Confédération dans son analyse. Pour réaliser le plan d’action, la Plateforme souligne à son tour la nécessaire collaboration avec les cantons, les communes et la société civile. La durabilité est un défi qui implique l’ensemble de la société et que les actrices et acteurs ne sauraient relever seuls.