Prendre maintenant la bonne direction, chez nous et dans le monde. Les arguments pour le OUI à l'initiative populaire "Pour une économie durable et fondée sur une gestion efficiente des ressources (économie verte)" dans la perspective de la politique de développement.
Communiqué de presse de l'organisation faîtière Alliance Sud, dont Helvetas et d'autres grandes œuvres d'entraide suisses sont membres.
L’initiative Economie verte vise à mettre l’économie suisse sur le chemin de la durabilité d’ici 2050. Pour ce faire, elle entend imposer des standards écologiques et sociaux plus élevés pour les produits vendus sur le marché suisse, qu’ils soient fabriqués et cultivés localement ou importés. Alliance Sud soutient cette initiative car elle s’inscrit dans les objectifs de développement durable promulgués par l’ONU à l’automne passé. Or, nous ne pourrons les atteindre que si nous changeons radicalement notre façon de produire et de consommer. Comme 70% de l’empreinte écologique de la Suisse est laissé à l’étranger, cela vaut surtout pour notre impact écologique dans les pays en développement. En effet, en tant que consommateurs de marchandises et denrées alimentaires importées, nous mettons en péril les ressources et les écosystèmes à l’étranger – et donc indirectement aussi le niveau de vie de la population sur place. C’est le cas notamment pour l’importation d’huile de palme, de soja et de bois issu de défrichements illégaux. Des standards écologiques plus élevés pour les marchandises importées soutiennent à moyen terme la transition vers des modes de production plus durables dans les pays en développement. Certes, à moyen terme ils peuvent représenter un défi pour certaines petites entreprises, mais on peut les soutenir par des mesures d’accompagnement.
Des standards plus élevés sont aussi une chance pour l’économie suisse, car ils permettent d’endiguer le dumping écologique et les délocalisations, de promouvoir la production indigène et de créer des emplois verts. La Suisse a longtemps été pionnière en matière de protection de l’environnement, mais elle a fini par perdre son côté exemplaire. L’initiative permet de moderniser la Loi sur l’environnement de 1983 et de rejoindre des pays comme la Finlande et l’UE, qui se sont fixés l’objectif d’une économie durable d’ici 2050. Actuellement, notre pays est même le deuxième plus important producteur de déchets en Europe, avec 729 kg de déchets urbains par personne et par année. L’initiative permet un meilleur recyclage et une meilleure revalorisation des déchets. En utilisant plus efficacement ses ressources, la Suisse diminuera aussi sa dépendance du marché global des matières premières et créera de la valeur ajoutée ici. L’initiative vise aussi à lutter contre l’obsolescence programmée des produits, notamment électroniques, qui obligent les consommateurs à en acheter sans cesse des nouveaux, au lieu de pouvoir réparer les anciens. Elle veut réduire les emballages inutiles. Au bout du compte, elle va profiter à tout le monde : aux gens ici, dans les pays en développement et à notre avenir à toutes et à tous.
Plus d'informations: Jürg Staudenmann