Des films pour défendre les droits humains

Dénoncer les violations des droits humains - c'est le rôle du Festival du film et forum international sur les droits humains de Genève (FIFDH), dont Helvetas est partenaire. Sa codirectrice Laura Longobardi évoque le rôle et les priorités du festival. 
PAR: Marion Petrocchi - 06 décembre 2024

Pourquoi un festival comme le FIFDH est-il important?

Nous sommes submergé·es par des informations qui changent très vite et traitent les sujets de manière superficielle. Le festival permet de faire un pas de côté, de mettre l’actualité en contexte. Il offre un espace aux contradictions et aux nuances tout en remettant certaines thématiques à l’agenda, comme la guerre au Soudan ou la situation des femmes en Afghanistan, oubliées par la communauté internationale depuis le retour des talibans en 2021. Enfin, le festival met en lumière des histoires de personnes qui, par leur engagement, construisent un futur meilleur. Cela donne envie de s’engager. Avec ses différents publics – cinéastes, activistes, membres d’ONG ou de la Genève internationale – il est un lieu unique pour faire avancer la cause des droits humains.

Justement, comment le cinéma renforce-t-il les droits humains?

Un film a la capacité d’humaniser, de personnaliser une cause. Parler du changement climatique est une chose, mais quand on voit son impact sur des familles qui perdent leurs terres, leurs moyens de subsistance, on comprend qu’il génère aussi de la pauvreté, de la migration. Cela fait naître l’empathie et donne envie de changer les choses. Le pouvoir du cinéma, c’est de nous connecter à la réalité – parfois éloignée – d’autres personnes. Il permet de comprendre d’une manière plus personnelle des faits, au-delà des chiffres et de rapports plus formels sur le sujet.

«Notre objectif est que les bonnes personnes voient le film au bon moment et au bon endroit pour maximiser les chances de changer les choses.»

Laura Longobardi, codirectrice du FIFDH.

Pourquoi des partenariats avec une organisation comme Helvetas?

Nos partenaires sont la liaison avec le «terrain»; ce sont eux qui travaillent dans les pays en faveur des droits humains. Ils donnent un écho national et international aux messages délivrés durant le festival, tandis que ce dernier met en lumière leur engagement sur place.

Quelles sont vos priorités pour 2025?

Nous souhaitons renforcer encore l’impact du festival, qui se tient durant la session du Conseil des droits de l’Homme à Genève. Des décisions d’envergure internationale sont prises ici, et nous voulons renforcer le rôle de plateforme du festival, qui permet de réunir différents publics. Notre objectif est que les bonnes personnes voient le film au bon moment et au bon endroit pour maximiser les chances de changer les choses.

 

Le FIFDH s’engage depuis 22 ans pour le cinéma et le respect des droits humains. En 2024, il a accueilli plus de 30’000 visiteur·euses, projeté 40 films et organisé 24 débats, se profilant comme une plateforme de plaidoyer pour la défense des droits humains. Les Impact Days, organisés durant l’événement, mettent en relation des cinéastes et des organisations, afin de renforcer l’impact d’un film comme vecteur de changement social. Sur son site Internet, le festival propose du contenu, notamment pour les écoles, afin d’élargir la sensibilisation aux droits humains: www.fifdh.org.

Lara Longobardi travaille pour le FIFDH depuis huit ans et en a pris la codirection il y a un an et demi. Elle a créé le programme des Impacts Days. 

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