C’est en chantonnant qu’il s’occupe de ses animaux et confie ceci : « Je suis un homme heureux car j’ai trouvé ma voie. Vivre au village, travailler la terre et subvenir aux besoins quotidien grâce au fruit de son travail, c’est ça le bonheur selon moi ».
Après plusieurs formations, Souleymane choisit l’élevage des porcs
Souleymane Dao du haut de ses 29 ans est un exemple pour la jeunesse de Péni. Contraint d’abandonner l’école à la classe de 3ème faute de moyen financier, il ne s’est pas laissé abattre. Ayant eu l’information sur une formation en agriculture et élevage dispensé par le Centre de Formation d’Entrepreneuriat Agricole (CFEA), Souleymane part se former en agriculture et en élevage. A la fin de sa formation, il opte pour l’élevage des poules pondeuses. Cependant, il est très vite rattrapé par la réalité. Il lui faut beaucoup d’argent pour commencer l’élevage des poules. Souleymane décide donc de se lancer dans l’élevage de porcs, activité dont il avait déjà la maitrise car initié par son père depuis son jeune âge. Il raconte ce parcours en ces termes : « il faut beaucoup de moyen pour mettre en place un élevage de poules. De plus, cette activité a beaucoup de contrainte. J’ai dû donc m’orienter vers l’élevage des porcs. Depuis tout petit, mon père m’y avait initié. Je sais comment en prendre soin, de plus, le porc rapporte beaucoup d’argent ».
Avec la somme de 300.000f, Souleymane construit l’enclos de ses bêtes. Soutenu par son père, il obtient en supplément 150.000f qui lui permettront de payer ses deux porcs, un mâle et une femelle. Avec ces deux bêtes, les choses se sont rapidement enchainer comme il nous l’explique : « l’élevage de porc est très rentable et rapide. En une gestation la femelle peut mettre bas entre 8 et 10 petits. Rapidement j’ai eu beaucoup de bêtes que j’ai pu revendre pour me faire de l’argent. Je suis très heureux d’avoir opté pour les porcs. Cela demande peu d’investissement et moins de contrainte. La seule difficulté est la nourriture. Cependant, grâce au projet Naafa, j’ai trouvé la solution à ce problème ».
L’apport du projet Naafa
Dans le but de se perfectionner dans son métier, Souleymane est copter pour participer aux formations en entrepreneuriat et Projet de Vie. Grâce à ces formations, il acquière des notions en gestions financières, en gestion de la clientèle, en investissement et bien d’autre. Souleymane apprend également qu’en étant détenteur d’un moulin, il pouvait gérer la difficulté d’accès à la nourriture de ses bêtes : « A travers la formation avec le projet Naafa, j’ai beaucoup appris. Ils m’ont conseillé d’acheter un moulin, ce que j’ai fait. Désormais, je mouds les céréales des villageois gratuitement. En contrepartie, ils m’offrent le son des céréales qui constituent la base principale de la nourriture des animaux. Avec cette méthode, je n’ai plus de problème à gérer mes bêtes. Au-delà des formations pratiques, les membres de l’équipe du projet sont devenus ma deuxième famille. Ils sont de bons conseils et m’aident énormément à me développer ».
Souleymane DAO
Une activité qui nourrit son homme
En trois ans, la ferme de Souleymane s’est agrandit. En plus des porcs, il y a ajouté de nouveaux animaux tels que les lapins, les chèvres, les poulets et bien d’autres. Par an, il participe à deux grandes ventes des animaux. A cette période, il arrive à écouler plus d’une cinquante de bêtes. Le porc étant vendu au kilogramme, Souleymane gagne bien sa vie car parfois ses bêtes avoisinent les 100kg. En plus des grandes ventes, Souleymane écoule quotidiennement plusieurs porcs auprès des vendeurs de porcs au four. Aujourd’hui, Souleymane emploie deux personnes à temps plein et espère avoir plus de personnel, mais aussi ouvrir un espace où il pourra lui-même commercialiser le porc préparé au four. A long terme, Souleymane rêve également d’avoir un espace plus grand et propice à l’élevage afin délocaliser sa ferme qu’il a baptisé « la maison du paysan » en hommage à toutes ces personnes qui ont décidé de rester vivre en campagne pour travailler la terre, « j’ai choisi ce nom car je suis fière de ce que j’ai accompli en peu de temps ici. J’ai compris qu’en restant au village, nous pouvons aussi accomplir de grande chose. Il y a du travail pour qui le souhaite et qui n’est pas paresseux. La terre ne ment pas, elle nous donne ce que nous avons mis comme effort en elle ».
Souleymane DAO