© Helvetas Madagascar
Madagascar - 31 mai 2018

Réponses aux urgences : réalisations et leçons tirées

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Helvetas Madagascar fait partie, depuis 2017, des organismes œuvrant dans les Réponses aux Urgences. En mars 2017, après la formation reçue par l’équipe locale, un Plan de Préparation et Réponses aux Urgences a été rédigé. Ce plan renseigne sur les structures humanitaires existantes au niveau national et l’organisation interne du bureau pays. Il décrit et guide également les actions opérationnelles, et est actualisé annuellement.

Dès mars 2017, le plan a été utilisé. En une année, Helvetas Madagascar a mis en œuvre, avec ses partenaires, des activités de réponses aux urgences, suite au passage des cyclones ENAWO, en mars 2017 et AVA, en janvier 2018. Ces actions ont été réalisées dans 32 communes réparties dans les 05 régions d’intervention de Helvetas : Analamanga, Diana, Menabe, Analanjirofo et SAVA. Elles avaient comme objectifs d’assurer les besoins immédiats des sinistrés ainsi que le relèvement précoce des personnes touchées.

En collaboration avec l’équipe humanitaire pays (OCHA, Bureau National de Gestion des Risques et Catastrophes, etc.), les autorités locales (district, commune, fokontany) ainsi que nos partenaires sur terrain (Directions régionales de l’Energie, Eau et Hygiène, Croix Rouge Malagasy, ONG locales, FOFIFA, opérateurs privés, etc.), Helvetas a réalisé les actions suivantes :

  • distributions de vivres pour 2’850 ménages ;
  • distribution de kit WASH et nettoyage de puits pour 6’190 ménages ;
  • dotation de 20 dispositifs de lavage de mains, mise en place de latrines provisoires à 2 compartiments et remise en fonctionnement d'une latrine pour deux sites d'hébergement ;
  • réhabilitations d’infrastructures (abris, pistes, berges, champs de cultures, etc.) grâce à 19'000 hommes jours de cash for work ;
  • et dotations de semences et petits outillages agricoles pour 2’300 ménages.

La fiabilité des données venant des autorités locales sur les besoins et les potentiels bénéficiaires est le premier problème rencontré par ces premières expériences. L’utilisation systématique des données des photos de famille (outil de catégorisation de familles) couplée avec une présence renforcée dans les villages d’intervention sur terrain ont permis de mieux cibler les vulnérables, d’un point de vue socio-économique et par rapport à l’aléa climatique.

La disponibilité des produits et de moyens de transport ont impacté sur notre temps de réaction. Une certaine flexibilité dans les procédures d’achats nous a aidés à les contourner.
 
Cette première expérience a vu l’implication enthousiaste de notre équipe. La motivation venait de la volonté d’apprendre, du sentiment d’être utile dans un moment difficile pour nos partenaires et de tout faire pour raccourcir la période de vulnérabilité de la population touchée par ces catastrophes naturelles. L’amélioration des actions futures passera par la mise en place d’une équipe dédiée qui sera responsable pour les réponses aux urgences. La charge entre le travail ‘habituel’ et celle générée par les urgences n’est pas soutenable chaque année pour une seule équipe.

Une meilleure collaboration et coordination avec les autorités et les partenaires locaux doit être développée tout au long de l’année : une participation aux exercices de simulation conduits par le BNGRC comme ceux de novembre 2017 est à systématiser. Un renforcement des compétences de ces autorités locales pour la fiabilité des données et l’adéquation des réponses est à prioriser.
Le partenariat avec des ONG spécialisées (comme UNICEF, Croix Rouge Malagasy, MEDAIR) est à renforcer. Ceci nous permettrait de nous concentrer sur des aspects précis tout en amenant des réponses multi-sectorielles.