Madagascar - 03 juin 2018

La culture de vanille, levier pour la scolarisation des enfants

Jaonasaina et sa femme Soanarina habitent le village d'Ambodimanga Ambavala, dans la cuvette d'Andapa. Avec leur fils ainé, Rajaonandrasa Bien Aimé, ils nous ont gentiment laissé visiter leurs champs de vanille et de gingembre dans la cuvette d'Andapa, région SAVA.

« Nous avons travaillé dur toute notre vie. Nous avons priorisé l’utilisation de nos forces de travail entre la riziculture et la culture de vanille en fonction de l’opportunité du marché. Avec les résultats de nos efforts, nous avons pu scolariser nos sept enfants : l’aîné qui a 24 ans et qui a fait 5 années d’études supérieures à l’Université de Toliary (région Atsimo Andrefana) est maintenant enseignant à Andapa. Il rentre au village pour nous aider pendant les vacances scolaires. A terme, il devra reprendre l’exploitation familiale pour ne pas perdre les acquis et continuer l’effort. Quatre de nos enfants sont encore en étude à l’Université de Toliary. Ils rentrent au village une fois par an, pendant les grandes vacances. Nous leur rendons visite une fois par an pour les encourager et leur amener des provisions. Deux de nos enfants en bas-âge sont scolarisés ici à Ambodimanga Ambavala.

La principale difficulté que nous rencontrons actuellement concerne le vol de vanille verte sur pied. Une fois les gousses formées, nous devrions rester dans les champs, jour et nuit, pour veiller sur la production. Même en faisant cela, nous perdons pas mal de notre production, ce qui est injuste vu le sacrifice et le travail consentis. Et nous ne sommes pas les plus exposés, notre champ est situé pas loin du village.

La culture de vanille mobilise beaucoup de main d’œuvre. Pendant la période de pollinisation, chaque fleur éclose doit être pollinisée le jour-même. C’est un travail délicat et précis qui nous occupe pendant des mois. Ensuite, nous devons nous mobiliser pour surveiller les champs. Cela dure plusieurs mois. Pour certains clients, nous devrions graver chaque gousse de vanille pour en assurer la traçabilité : cela nécessite de la main d’œuvre supplémentaire. La récolte suivie des étapes de préparation prennent deux à trois mois. Ce besoin énorme de main d’œuvre fait que nous n’avons plus les moyens de cultiver de manière optimale nos rizières. Heureusement que nous pouvons faire deux à trois cultures chaque année, selon la disponibilité de l’eau.