En dépit de l’urgence sanitaire due à la pandémie du coronavirus et le confinement décrété au niveau de nombreuses régions du pays depuis le mois de mars, les activités des projets de Helvetas dans la région Diana n’ont pas eu de rupture même si elles ont nécessité quelques adaptations. C’est le cas du projet MIASA qui a pu poursuivre la mise en œuvre de ses activités dans le district d’Ambanja, notamment les formations techniques des jeunes dont certaines ont déjà été lancées en 2019.
Nanoé, une entreprise de l’économie sociale et solidaire établie à Ambanja depuis le début de 2017 a été l’une des entreprises choisies pour réaliser une formation professionnelle des jeunes ruraux. Nanoé développe l’accès à l’électricité et à l’emploi en créant un nouveau modèle d’électrification reposant sur les énergies renouvelables et les technologies de l’information. L’objectif a été de former 10 à 20 jeunes principalement issus de communes rurales au métier d’entrepreneur d’électrification rurale. Le choix de la filière fait suite aux nouvelles politiques sectorielles et régionales de la région Diana qui ont influencé le projet. Entre autres, le plan régional de la région définit parmi ses axes stratégiques l’amélioration de la capacité énergétique avec de l’énergie propre, durable et abordable.
Le partenariat avec Nanoé concerne une formation en électrification rurale et elle s’est donc déroulée de juin à septembre 2020. Des campagnes de communication et sélection des candidats ont d’abord été menées dans les communes d’Ankigameloko, Ambalahonko, Ankatafa, Djangoa, Ambodimanga Ramena, Ambohimarina, Marovato et Marotolana, toutes situées dans le district d’Ambanja. La participation des jeunes femmes a été fortement encouragée puisque la formation ne nécessitait pas de compétences de base mais surtout l’envie d’apprendre et de s’investir dans un nouveau métier. Ces réunions d’informations ont permis de sensibiliser environ 250 jeunes vulnérables. Pour sélectionner ceux qui seront aptes à poursuivre la formation, une dizaine de tests écrits suivis d’entretien de motivation a été réalisée. Sur les 90 candidats intéressés et qui ont effectué les tests, 16 ont été retenus et malheureusement il n’y avait aucune femme parmi eux.
La formation a été découpée en 3 cycles : formation commerciale, technique et en gestion. Chaque cycle s’est décomposé en plusieurs modules thématiques couvrant des sujets différents et incluant des séances de formation théorique et de pratique sur terrain. A la fin de chaque module, une évaluation par test écrit a été réalisée. Chaque cycle s’est terminé par un test d’habilitation pratique pendant lequel les jeunes stagiaires travaillaient seuls sur le terrain avec des objectifs à atteindre. Une fois validés, ces tests d’habilitation leur permettaient de continuer la formation et de passer au cycle suivant.
Au total, la session a représenté 9 semaines de formation théorique et 5 semaines de pratique. Certains modules relatifs à l’entreprenariat issus du livret Loso Miasa ont été adaptés à ceux de Nanoé.
Les séances de pratique sur terrain ont permis aux apprenants de convaincre les premiers clients et par la suite de les raccorder à l’électricité. Les matériels et équipements de protection individuelle utilisés ont été offerts par le projet et incluaient des smartphones, casques, outillages, vêtements et chaussures de sécurité.
A l’issue des 14 semaines de formation, 15 des apprenants assidus ont été diplômés et 249 foyers ont été raccordés à l’électricité. Le paiement de la consommation s’effectue par monnaie mobile. Le revenu moyen des ventes d’électricité pour chaque entrepreneur a été de 95'000 Ariary par mois.
Les jeunes entrepreneurs formés ont le droit d’utiliser la marque et les technologies de Nanoé pour développer leurs activités et à construire leurs nano-réseaux.
Le partenariat avec l’entreprise Nanoé prévoit que celle-ci va continuer à accompagner ces jeunes entrepreneurs pendant plusieurs années et les intégrer dans des réseaux commerciaux. Par ailleurs le projet MIASA va lancer une formation équivalente dans le district d’Ambilobe à partir du mois d’octobre. En effet durant les 12 prochains mois, le projet ambitionne de raccorder 1'500 foyers.