Les membres de l’Alliance2015 ont mené conjointement une enquête dans 25 pays, couvrant plus de 16.000 femmes et hommes sur une période de deux mois, afin de mesurer l’impact de la pandémie dans les domaines de la sécurité alimentaire, l’eau, l’assainissement et l’hygiène (WASH), la santé, l’éducation, les revenus, l’endettement et la situation psychosociale des ménages.
Les 8 organisations membres de Alliance2015 utilisent ces résultats dans le but d’améliorer la résilience des communautés en adaptant leurs programmes respectifs aux circonstances et en ciblant mieux les interventions. Des actions de réponse au covid-19 sont ainsi mises en œuvre sur le court, long et le moyen termes.
Pour Madagascar, l’enquête a été réalisée au mois de novembre 2020 auprès des communautés rurales des trois régions de Diana, Sava et Atsimo Andrefana, où Helvetas et WeltHungerHilfe mènent un certain nombre de projets. 501 ménages répartis dans 6 communes rurales des districts d’Ambanja, Andapa et Tuléar II en ont fait l’objet.
Premier volet : les incidences financières de la crise COVID-19
D’une région à une autre, l’impact est tout aussi important car les principaux secteurs sources de revenus ont été touchés par les mesures prises afin de lutter contre la propagation du covid-19. L’étude a révélé que plus des deux tiers (72%) des personnes interrogées vivent principalement de l’agriculture et ceux-ci ont été les plus durement touchés. La principale raison évoquée étant leur incapacité à vendre les produits agricoles et la perturbation du marché. La pandémie a également fait retarder leur plantation. L’analyse a aussi montré que les travailleurs occasionnels (7%) ont été touchés par la crise à cause des confinements et des mesures prises. Leur défi était lié au fait que les gens n’embauchaient plus ou que la rémunération était inférieure par rapport à celle due en temps normal. Pour les 17% qui vivent du petit commerce par contre, la principale raison de la baisse des revenus vient du fait que les gens ne vont plus au marché en raison des restrictions et que le pouvoir d’achat a été limité et les gens dépensent moins. La fermeture temporaire des zones commerciales a aussi été mise en cause. L’impact a été autant ressenti même pour ceux qui ont un emploi formel (3%), les raisons évoquées sont soit la réduction des heures de travail soit l’impossibilité de travailler en raison des fermetures et/ou restrictions de voyage. Moins de 1% des personnes interrogées vivent des transferts de fonds. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une principale source de revenu, la diminution des flux crée des problèmes supplémentaires pour des communautés déjà vulnérables, surtout pour les groupes les plus âgés.
Engagement actuel de Helvetas et perspectives
Helvetas a pu contribuer à maintenir les revenus de ses partenaires locaux et ainsi indirectement d’un certain nombre de ménages. En effet, les actions de Helvetas visent à augmenter les rendements des productions agricoles (projets WAPRO et KASAVA/KASAM), à diversifier les sources de revenus des producteurs (projets cacao et miel) et à soutenir la formation professionnelle (projet MIASA) permettent d’avoir des implications à moyen terme sur les revenus des communautés.
La situation actuelle peut être perçue commune une opportunité pour favoriser la diversification des revenus des communautés rurales qui, bien souvent, reposent sur un nombre limité de production de rente. Les actions visant l’amélioration des rendements et la diversification doivent donc être poursuivies. En parallèle, les interventions dans le cadre de la formation professionnelle doivent être adaptées au nouveau contexte.