Quand l’eau commence à couler d’une toute nouvelle pompe, la joie est immense, mais que se passe-t-il en cas de panne? «Dès qu’un ouvrage comme celui de Pogou Baga est terminé, j’organise une réunion dans le village en question», explique Firmin Sabi Senon, responsable des services d’eau et d’assainissement de Banikoara. Banikoara est l’une des six communes avec lesquelles Helvetas travaille au Bénin pour améliorer l’approvisionnement en eau.
Il s’agit d’un projet financé par des dons en provenance de Suisse et partiellement grâce à la contribution de programme de la DDC. «Un délégué est choisi pour contrôler le bon fonctionnement de la pompe et récolter la redevance que la communauté paye pour l’eau et qui sert à couvrir les frais d’entretien.» À Pogou Baga, les habitants décident combien chaque famille paie pour réunir le montant nécessaire.
Une part importante du travail d’Helvetas consiste à renforcer les capacités des communes en matière de gestion des services publics: «La redevance est importante, car sans elle, il n’y a pas d’argent pour réparer l’ouvrage en cas de panne. Les populations retournent alors aux sources d’eau non potable, comme les puits ouverts et les rivières, avec les risques que cela comporte pour leur santé», explique Alice Chabi Guiya, coordinatrice d’Helvetas au Bénin.
«Afin d’assurer un service public durable en matière d’eau, nous aidons les communes à mettre en place des mesures que les gens comprennent. Nous encourageons la transparence et la traçabilité des redevances et des dépenses. Nous encourageons aussi les autorités locales à organiser des réunions publiques pour expliquer comment les redevances sont utilisées et répondre aux questions des participants. Parallèlement, nous soutenons les communautés dans la mise en place d’associations de consommateurs d’eau potable qui défendent leurs intérêts et rappellent aux habitants et habitantes leurs droits, mais aussi leurs responsabilités, notamment de contrôle.» Les résultats sont encourageants: au cours des trois dernières années, les communes ont amélioré leur capacité à collecter les redevances d’au moins 30%.