Aujourd'hui, le Conseil national a décidé de financer la hausse du budget de l'armée de quatre milliards de francs en partie sur le budget de la coopération internationale (CI). Il s’agit d’une attaque frontale contre une politique de sécurité globale.
Communiqué de presse du centre de compétences en politique de développement Alliance Sud, soutenu par Helvetas et d'autres grandes œuvres d'entraide suisses.
La semaine dernière encore, dans le cadre des débats sur la stratégie de CI 2025-2028, le Conseil des États s'était prononcé très clairement, par 31 voix contre 13, contre le financement de l'armée aux dépens de la CI. Aujourd'hui, le Conseil national a fait le choix inverse et entend détourner des fonds de la coopération internationale via une approche compensatoire pour financer les moyens supplémentaires alloués à l'armée.
Le Conseil national refuse ainsi de voir que la coopération internationale fait partie intégrante d'une politique de sécurité globale. « Le financement de l'armée au détriment de la coopération internationale ébranle la tradition humanitaire de la Suisse. Renforcer les pompiers en sacrifiant les mesures de protection contre les incendies relève également d'une politique de sécurité irréfléchie », note Andreas Missbach, directeur d'Alliance Sud, le centre de compétences suisse pour la coopération internationale et la politique de développement.
Le rapport actuel sur la politique de sécurité est très clair : « La Suisse (...) participe au renforcement de la sécurité et de la stabilité internationales en proposant ses bons offices, en contribuant à la promotion de la paix, en s’investissant en faveur du droit international, de l’état de droit et des droits de l’homme, en luttant contre les causes de l’instabilité et des conflits au moyen de la coopération au développement et en soulageant la population civile grâce à l’aide humanitaire. »
À cela s'ajoute que les crédits d'engagement de la stratégie de CI 2025-2028 ont déjà dû absorber le financement de l'Ukraine à hauteur de 1,5 milliard de francs. Dans son rapport, la commission d'experts Gaillard conclut également que la CI a déjà dû mettre en œuvre des réductions significatives dans le reste de l'aide au développement afin de compenser les moyens supplémentaires prévus par le Conseil fédéral pour l'Ukraine. Toute réduction supplémentaire sur le dos des plus pauvres remet en question la coopération internationale éprouvée de la Suisse.
Pour plus d’informations :
Andreas Missbach, directeur d’Alliance Sud
tél. 079 847 86 48, andreas.missbach@alliancesud.ch